samedi 12 mai 2007

Horizons musicaux

le RAP

















Le rap, rhythm and poetry ou rock against police (dû à une rébellion de jeunes des années 1980 contre la police), est un genre musical appartenant au mouvement culturel hip_hop apparu au début des années 1970 aux ÉtatsUnis. Aux premières heures les MC (masters of ceremony) servaient juste à supporter les DJ et les parties rappées étaient simplement appelées MC-ing.





Une critique de la société
Le rap n'est pas tout à fait un type de musique comme les autres, dans le sens qu'il a une fonction contestataire. Originaire des ghettos américains, il sert de signal d'alarme aux défavorisés qui crient leurs peines en les composant et en les posant sur un rythme. Aujourd'hui, les problèmes sont différents mais beaucoup plus nombreux. La situation dans le monde, l’extrémisme, le racisme, beaucoup de thèmes et de problèmes à aborder et à dénoncer, c'est ce dont se charge le rap qui dénoncent, contestent et parlent.... Alors bien sûr le rap peut paraître agressif et insolent mais derrière ces insultes et ce langage « de la rue » se cache souvent la vérité. D'ailleurs certains rappeurs n'ont pas recours aux insultes pour faire passer leur message. Malheureusement le rap a une étiquette de musique dite de « racailles » où se succèdent insultes et histoires de sexe et de drogues. Peut-être qu'en ayant l'esprit un peu plus ouvert et au fil du temps, les mentalités évolueront.
En effet, les rappeurs de tous les temps se sont toujours beaucoup préoccupés de leur apparence. Le rap étant issu des couches populaires de la société, l'idéal de ces jeunes contestataires est souvent une place dans la société, dont les signes apparents sont par exemple une belle voiture, une chaîne en or au cou, ou de nombreuses "filles" à leur disposition. Cette vision du rap peut paraître réductrice et simpliste : n'oublions pas que cette forme de rap n'est qu'une "dérive" du mouvement originel et que les rappeurs actuels rentrant dans la catégorie citée plus haut n'ont plus grand chose en commun avec leurs origines. Cette partie du mouvement rejoindra le R'n'B moderne (omniprésent sur les radios commerciales du monde entier) et la variété issue de la culture de chaque pays, pendant que les rappeurs dits "undergrounds" amélioreront encore la qualité de leur musique et de leurs textes pour en faire un mélange de poésie, de contestation et de musique (car le rap, c'est avant tout la mélodie de la voix sur une rythmique puissante).
Ainsi, des rappeurs (tunisiens) comme Maystro, Tiga, Pazaman (du 9clan), Mestakaz, Madou Mc, Meher(SWA), le groupe No Comment et beaucoup d’autres qui refusent de se transformer en 50 Cent, Eminem, Snoop Dog etc…sont les dignes héritiers du mouvement rap, qui s'est beaucoup transformé en trois décennies, contrairement au rock ou au funk qui mettent plus de temps à évoluer vers de nouveaux horizons, de par leur variété initiale notamment. Un des meilleurs exemples de l'attirance de la majorité des rappeurs modernes pour la gloire et l'argent, est le rappeur Balti ou encore Mastaziano qui ont évolués d'un groupe undeground : La Familia (qui faisait au debut du vrai RAP) et qui sont tombés dans le piége du « commercial » mais écrivent toujours des textes de violence gratuite pour conserver leur image. Bref, le rap est une musique multiple, et avant tout un art de vivre et un style à part entière...

L'histoire de la musique rap




















Le rap semble formellement se rapprocher de la culture africaine dont se réclame le mouvement hip-hop. Le chant scandé du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations (ex : mariage). De même, le retour à une musique essentiellement basée sur le rythme plus que sur la mélodie ramène aux polyrythmies de percussions africaines.
Une grande partie des premiers DJ et MC sont d'origine jamaïcaine. Les sound systems jamaïcains ont donc eu un rôle dans l'apparition du rap dans les ghettos Noirs américains
L'ancêtre le plus proche du rap est le « spoken word », apparu au début des années 1970 avec quelques groupes confidentiels dont les Last Poets ainsi que Gil Scott Heron. Il s'agit à cette époque de la déclamation de discours sur des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme thème de prédilection.
Le Hip-Hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC (Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes simples pour mettre l'ambiance en soirée.
Le premier morceau de rap proprement dit, King Tim III du groupe Fatback Band, voit le jour en 1979.

En 1979 , quelques mois après, le premier tube rap sort en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang. Les rappeurs y sont accompagnés par un orchestre funk et il ne s'agit que d'une vulgaire caricature de la révolution qui se prépare dans les rues New Yorkaises. On peut noter aussi la parution de Magnificient Seven en 1980 du groupe punk anglais The Clash.
En 1982, The Message de Grandmaster Flash fut la révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip hop, une culture de rue qui était alors composée principalement de danse et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run DMC critique le racisme des blancs dans leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. C'est Puff Daddy, qui a calqué la musique rap sur les chants doux très en vogue chez les blancs aux USA afin de conquérir le marché blanc.
Les années 1980 furent celles de l'explosion du rap avec des groupes politiques comme Public Enemy ou entertainment comme Run-DMC. Dans la lignée du Do It Yourself des punks New-Yorkais (le hip hop fut d'abord surnommé le « punk noir »), les rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché).
Il s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous l'influence de la Universal Zulu Nation (ou plus communément appelée Zulu Nation) d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip hop le moyen d'éloigner les jeunes des drogues et des gangs et d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que témoignage d'une vie difficile (rap "hardcore").

En Tunisie ?
Initialement issu des quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont fréquents, volontiers provocateurs). Le rap est donc accueilli par le grand public plus comme un phénomène social que comme une forme artistique à part entière. Le mouvement a commencé dans les années 80 surtout dans les banlieues de Tunis, ; exactement dans les quartiers chauds du banlieue sud (Hammam_Lif) avec le premier titre du rap tunisien réalisé par Slim Elarnaouti, et depuis le rap tunisien évolue d’une façon incroyable,et le nombre des Mc augmente considérablement dans tous les quartiers de Tunis et d’autres villes comme Monastir, Nabeul, Hammam Sousse…
De nos jours, il existe même des sections ou des clans qui défend chacun une région ou un message bien déterminé, et dont les membres sont des Mc, des raggamen, des DJ, des B-boys…
On peut noter parmi ces sections : 9clan (Djebel Djeloud), SWA (kabbaria), Arabclan (de bab Saadoun) DarkZone (de Tunis à Mednine en passant par le Sahel) et La Familia (Zahrouni, cité Ezzouhour)….
Ces jeunes sont en majorité des rappeurs underground qui n’ont pas trouvé du soutien ou du matériel nécessaire pour atteindre un objectif simple : ils ne cherchent pas à devenir célèbre ou riche (l’exception existe bien sur !!), mais tout simplement ils veulent que le public entend leur musique qu’ils travaillent dur pour la produire.
Le profil type d’un rappeur, est un délinquant avec des tatouages et qui encourage la violence dans la rue, etc…ATTENTION !!!Ce n’est pas toujours vrai ; le groupe NO COMMENT, est l’un des meilleurs contres exemples à cette image ; il est constitué par 3 rappeurs :
*McHK : étudiant en master a l’INAT, originaire de la région de Sayada
*WILD-B : étudiant en biotechnologie médicale à l’ISBM, porte parole des quartiers de Monastir
*DOUDA : lui aussi fait ses études au sein de l’ISBM, c’est un rappeur qui représente les quartiers du west coast de la capitale.
Il ne faut pas oublier les deux compositeurs de la musique : Fahd Enigman et son frère Big Baila dont leurs morceaux sont dignes d’être joué dans les plus grandes scènes…
Enfin, il faut dire que..oups...désolé, j’ai oublié de vous informez que cette bande de « rappeur-étudiants » est membre de la section DarkZone dont fait partie beaucoup d’autres Mc tel que Hood-man(Nabeul) ,Rabi3 (kairouan), Pazaman (Dj Dj), Leo Meloman (Hammam Sousse), Mazinou (Mednin)…..
Enfin (sérieusement !!!), avec tout ce qu’on a dit, et si vous n’êtes pas un vrai fan du rap « tounsi », et Bâ soit vous l’êtes devenu, soit vous êtes un australopithèque…

Yassine Dhaouadi

2 commentaires:

DjBouzz a dit…

Vous avez oublié l'un des meilleurs rappeurs tunisiens... pourtant il est de Nabeul... Phlen Aka lil'silence... C'est vrai que c'est un ami mais j'arrive à être objectif même en ce qui concerne mes amis. En passant je félicite SWA qui m'ont épaté aussi...

Anonyme a dit…

Oui, probablement il est donc