La grippe aviaire

La grippe aviaire existait depuis 1818, date d’identification du premier cas du genre en Italie. Dénommée peste aviaire ou grippe du poulet, cette épidémie a subi plusieurs mutations depuis son apparition jusqu’à nos jours, à l’instar de toute épidémie virologique, et sa possibilité de transmission de l’animal à l’homme. Ce qui est réellement inquiétant dans l’affaire est cette peur, qui s’empare des épidémiologistes à propos d’une éventuelle mutation génétique de cette souche H5N1 qui serait à l’origine d’une épidémie ravageuse infectant aussi bien les animaux que les humains et contre laquelle le vaccin anti-grippal «classique» ne serait d’aucun effet.
La grippe aviaire existe t’elle en Tunisie ?
“J’exerce mon métier de médecin vétérinaire depuis trente ans, et jamais je n’ai assisté à l’émergence de la moindre trace de cette maladie en Tunisie, ni d’ailleurs dans les pays du Maghreb”, a observé le docteur Hachmi Sakli, (médecin vétérinaire spécialiste en aviculture), indiquant par ailleurs que la peste aviaire ne pouvait passer inaperçue, car elle entraîne des dégâts économiques énormes dus à la mortalité massive et catastrophique des volailles.
D’un autre côté, il a indiqué qu’il existe une commission nationale d’aviculture, agissant sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources Hydrauliques, et dont le rôle consiste à suivre l’évolution de l’épizootie de la grippe du poulet à travers le monde et à prendre les mesures nécessaires tel que le fait d’arrêter l’importation du poulet à partir des pays à risque.
Ce qui est nouveau, dans le cadre de cette commission, d’après ce que le docteur Sakli a indiqué, c’est la mise en place d’une stratégie d’épidémo-surveillance, qui repose sur la mobilisation de la profession des médecins vétérinaires, à peu près 700 vétérinaires à travers la République, et les services annexes pour des actions de prévention et de lutte contre la grippe aviaire.
“ Il s’agit de savoir que la grippe aviaire, bien que transmissible de l’animal à l’homme … demeure sans danger pour le consommateur, à condition bien sûr que les aliments soient bien cuits. “ Le virus est également sensible aux détergents. En aviculture on en utilise beaucoup. La règle d’or serait donc de bien respecter les règles d’hygiène ”, recommanda le docteur Sakli.[1]
La transmission d’homme à homme est elle possible ?
Il y a certainement la peur qu’il y ait trop d’échanges entre le virus humain de la grippe humaine, qui circule un peu partout dans le monde en période hivernale, et celui du poulet. Si le virus du poulet mutait et se transmettait d’homme à homme, il serait trois ou quatre fois plus contaminant que celui du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère). D’après les modèles statistiques, un patient atteint de SRAS peut contaminer trois personnes, tandis qu’un malade de la grippe aviaire en infecte cinq à dix autres. Rassurantes déjà, toutes les analyses scientifiques qui montrent jusqu’à présent l’absence de passage de gênes du virus du poulet vers le virus humain. Mais, le risque est toujours là. C’est la raison pour laquelle l’OMS a demandé une aide internationale pour que l’abattage des poulets contaminés soit total en vue d’arrêter la poussée de l’épidémie..

[1] : magazine « REALITES » : 12-02-2004.
Kifagi Chamseddine